1300km avec un VAE : ça donne quoi ? (Partie 1/2)

Rédigé par Fenix - - Aucun commentaire
Il y a un an, après moulte réflexions économiques, environnementales et pratiques, j'ai décidé d'acheter un vélo à assistance électrique (VAE). Décision à la fois évidente et complexe (notamment par rapport au prix), j'aimerais aujourd'hui tirer un premier bilan de cette acquisition, après un petit 1300km parcourus au compteur.

Dans ce premier article, je ferai une petite retrospective des éléments qui m'ont poussé à opter pour cette solution, et la méthode qui m'a permis de me fixer sur un modèle en particulier.

Pourquoi un vélo à assistance électrique ?


Tout d'abord, un peu de contexte : j'habite en presque-campagne, à plus de 50km de mon lieu de travail. Tous les jours, je prends le TER (quand il est à l'heure), et je dois donc me rendre à la gare près de chez moi (puis de la gare de destination jusqu'à mon lieu de travail, of course). Petit schéma simplifié des distances :

Maison == (4km) == Gare == (TER) == Gare == (1,5km) == Bureau


(Au passage, j'effectue tous les jours cette dernière portion à pied, ce qui me prend environ 20min (suite au déménagement de mon employeur, m'éloignant ainsi de la gare... bref). Ce n'est pas la fin du monde, mais j'essaye en ce moment de trouver un moyen de raccourcir ce temps de trajet à moindre coût et sans m'user le dos (la trottinette sur le vélo, je le sens moyen)).

Or donc, ma problématique initiale, c'est la première portion de 4km entre mon domicile et la gare. Pendant un long moment, je la faisais en voiture (parce que pas le choix), mais comme je suis comme tout le monde un jeune-cadre-dynamique-de-la-classe-moyenne j'ai un vieux diesel, et je n'ai pas les moyens d'en changer. Sur une portion aussi courte, et d'autant plus en hiver, la santé de ce jeune bolide s'use prématurément (la batterie souffre, le moteur n'a pas le temps de chauffer, je surconsomme, ça fume sévère, etc...). Et, pour accentuer un petit peu, mon trajet n'est pas plat, et orienté Nord-Sud, c'est-à-dire que j'ai forcément le vent de face au moins une fois par jour quelque soit ma direction...

J'ai donc, après quelques mois, réussi à récupérer mon ancien vélo du collège/lycée (trop petit, mais là encore en faisant avec les moyens du bord). Pour les journées chaudes et ensoleillées, ça allait : je transpirais pas mal, notamment par rapport au profil de mon trajet (et aussi à cause du manque d'entraînement, je l'avoue !), mais j'y arrivais. En revanche, en cas de vent soutenu, de mauvais temps ou de températures... relativement basses, ça devenait un vrai calvaire. La fatigue du travail n'aidant pas, je reprenais régulièrement, par facilité, la voiture. Bilan très mitigé.

Il me fallait donc trouver une solution :

  • Qui me permette de ne pas arriver dégoulinant de sueur au travail (ou déjà dans le train, merci la clim toujours trop froide des TER...) ;
  • Qui économise la santé de mon véhicule (et donc mon portefeuille, question carburant/entretien) ;
  • Qui soit davantage en adéquation avec mes préoccupations environnementales grandissantes ;
  • Qui soit amortissable dans mon budget.


Je me suis donc tourné vers l'étude des solutions électriques disponibles (fin 2016) : vélos, scooters, trottinettes, etc. Rapidement, j'ai éliminé les trottinettes (parce que presque-campagne), et les scooters (trop onéreux pour le moment). Restait donc le vélo à assistance électrique (ou VAE).

Comment j'ai choisi mon vélo


Et on en arrive donc à la partie amusante : comment choisir un vélo à assistance électrique ? Un rapide coup d'oeil sur Internet montre des dizaines de modèles et de marques différentes, des avis extrêmement variables de l'un(e) à l'autre, et des tarifs qui vont du simple au triple.

Première étape de ma recherche, comprendre quels sont les différents modèles existants. On en trouve essentiellement 3 :

  • Moteur embarqué dans la roue avant ;
  • Ou dans la roue arrière ;
  • Ou dans le pédalier.



Pour simplifier et passer rapidement là-dessus, il faudrait privilégier les moteurs au niveau du pédalier (d'après les vendeurs du moment) : ce serait plus performant (sauf cas particuliers) et plus efficace. Attention toutefois, l'entretien serait alors plus onéreux en cas d'utilisation intensive régulière, car le moteur tire alors directement sur la chaîne. A noter aussi qu'il faut bien sélectionner son modèle, car en panne de batterie certains moteurs pourraient tout simplement empêcher d'utiliser le vélo... (Pour ceux qui veulent creuser davantage, voir QueChoisir.org, Ecox, ce très bon guide sur Amsterdam Air ou encore ce triptique sur Ecyle.fr avec le moteur dans la roue avant, la roue arrière ou dans le pédalier).

Côté tarifs/marques, on trouve donc de tout. Comme dans beaucoup de domaines, le pas cher rime bien trop souvent avec une qualité médiocre. Et un moteur de VAE, ça coûte cher. Une batterie aussi. Comptez par exemple entre 300 et 500€ pour cette dernière : évitez donc les modèles d'entrée de gamme où on doit la changer tous les ans...

J'ai donc ensuite écumé les sites spécialisés pour analyser les différences entre les marques réputées et les retours des utilisateurs. Et je suis allé dans des boutiques spécialisées : c'est là le secret. En l'occurrence, sur Lyon j'ai rendu visite à des Atlermove, Ecox ou encore Cyclable. Prendre une heure dans chaque boutique, demander des conseils aux vendeurs (spécialisés !), demander des devis... et faire des essais. Une des difficultés de cet investissement, c'est qu'on ne sait pas vraiment, au départ, dans quoi on va investir : est-ce vraiment efficace, est-ce que ça vaut son prix ? Et donc, il faut tester (attention, signer un chèque de caution de 2500€ pour un essai, ça peut surprendre !).

Et me voilà donc en train de tester un VAE, en plein milieu de Lyon. Premier constat : c'est bien plus lourd qu'un vélo traditionnel (25Kg, en l'occurrence), mais bonne nouvelle ça ne se sent pas ! Mieux : je trouve que ça assure une stabilité supplémentaire au vélo (due aussi à la qualité du modèle que j'essayais). On accélère vite, ça surprend vraiment au départ, et on arrive très vite aux 25km/h max autorisés pour les VAE (au-delà, c'est considéré comme un véhicule motorisé). 9 vitesses uniquement sur mon modèle, mais c'est un bon équilibre (même si, en descente, une 10e pourrait être sympathique, mais il faut dans ce cas opter pour le modèle supérieur).

Convaincu, et ayant trouvé la boutique qui me convenait (très bon contact, professionnels), restait à voir le budget.

Acheter un VAE, ça coûte un bras


Et là, c'est le drame : alors oui, on peut trouver des VAE à 600€, mais la qualité ira de paire. On retrouvera très souvent des moteurs bas de gamme, des batteries qui ne tiennent pas la charge... J'ai passé de longues semaines sur des sites comme Leboncoin, à me demander pourquoi je trouvais des VAE d'occasion à si bas prix : la réponse était pourtant bien là, et en quelques recherches je comprenais qu'il fallait rajouter 500€ de batterie + bien souvent la même chose pour le moteur, grippé au bout de 1 ou 2 ans.

En analysant les retours sur différentes marques, j'arrive au constat simple et difficile à avaler : il faut miser vers les 2000€. Aïe. Et pour un VTC (vélo tous chemins) assez simple, même pas pliant ! Car oui, dans mon cas un VAE pliant aurait eu tout son sens, vu que j'ai également un petit trajet à faire entre la gare et mon bureau. Mais d'une part, c'est bien plus cher (en gros, x2...), et d'autre part ça peut être assez lourd dans le train... J'opte donc pour un VTC "classique".

Après quelques échanges avec un collègue qui a une véritable passion pour le vélo et les VAE, je m'oriente en définitive vers une marque allemande, Kalkhoff, réputée pour la solidité de ses vélos, son ancienneté et la qualité des pièces utilisées. En l'occurrence, je fixe mon choix sur le Pro Connect I9 (à 9 vitesses, donc, et moteur pédalier pour, a priori, mieux coller à mon utilisation) :

  • moteur Impulse (équivalent Bosh) ;
  • freins à disque et dérailleur Shimano (là aussi gage de qualité !) ;
  • batterie de 11Ah pour une autonomie d'environ 50km réels (avec un nombre de cycles de charges théorique largement suffisant pour 10 ans) ;
  • garanties de 2 ans pour les pièces, 10 pour le cadre !

 



Récapitulatif de l'investissement :

  • 2249€ à l'achat
  • - 300€ de prise en charge par mon employeur
  • - 0€ (à l'époque) d'aides de l'état/de la région/de la ville (faudrait surtout pas aider les gens à lâcher leurs véhicules...)
  • = 1949€

 

Et j'arrête donc ici pour le moment, le temps de préparer la seconde partie : après 1 an et 1300Km, quel sera mon bilan ? :)

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